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Snake in pussy video
Paroles et Musique: Georges Brassens 1962 Je me suis alors approché du chœur pour aller masseoir près de celle qui fut son étoile polaire, sa pythie, sa Vierge noire et son Dieu: ma mère. Ce geste vous a naturellement échappé, mais je lai noté, et j’ai aussitôt résolu d’éclaircir ce fait. En réunissant une nouvelle compagnie, le commissaire répéta quils devaient laver de leur sang leur faute envers la patrie. Il navait pas peur de se répéter car le contingent se renouvelait presque à chaque combat. Un mois ou deux, dans le meilleur des cas, pensa Pavel en évaluant, d'après le nombre des survivants, l'espérance de vie chez les disciplinaires. Qui fera dans ldos Je suis en contact avec les responsables-alimentation des moyennes et grandes surfaces. Ensemble on définit des stratégies de lancement, des perspectives de vente et des réunions dinformation sur nos produits. Il proclamait à son de trompe à tous les carrefours Au fond, le Zubial avait tort: il ne faut pas inventer les êtres que lon aime, même si cela les enchante. Il ne faut pas se fâcher avec le réel; de ce conflit, on ressort fâché avec soi-même. Mais il ma tant fait rêver… Naiment Des fourmis rouges font la chaîne, Qui rebrouss les bois, détrouss les toits, retrouss' les robes Je suis allé aux Puces. Vous danserez? Et je dus convenir enfin Depuis quil sen est allé, j'ai rencontré bien des gens. Peu m'ont autant provoqué, aucun ne m'a rejeté aussi violemment dans les cordes du ring pour que je rebondisse. Une journée avec le Zubial me faisait toujours quitter davantage mes lâchetés. À ses côtés, il fallait être un héros du quotidien, sans cesse batailler contre sa propre petitesse, refuser la tentation d'être moins que soi. En racontant son histoire, Ancre se nommait parfois coq couveur. Le sobriquet faisait sourire cet autre prisonnier, arrivé dans la compagnie en même temps que lui et qui, à la différence des autres soldats, sétait appliqué à conserver son vrai nom parmi lanonymat des disciplinaires. À tous ceux qu'il abordait, même brièvement, il disait son nom, Zourine, heureux sans doute de le reconquérir après avoir longtemps été un simple numéro-matricule. C'est ce désir de personnification qui le poussait à raconter ce qui lui était arrivé. Va-ten remplir ton seau Je métais levé bien avant le jour, sans avoir vraiment dormi, et en allant vers la mer je lavais surprise encore dans sa vigilante lenteur nocturne. J'avais nagé au milieu de l'obscurité rythmée par de longues vagues silencieuses, perdant peu à peu toute conscience de ce qui m'attendait, tout souvenir du pays massé derrière la côte (l'Amérique, la Floride, prononçait en moi une voix perplexe), toute attache à une date, à un lieu. Du noir, un flot plus vif parfois surgissait, me recouvrait de son écume, disparaissait dans la nuit. Je me rappelais l'homme que j'allais revoir (un souvenir incontrôlable: la joue de Vinner avec une fine éraflure laissée par le rasoir). Je m'étonnais en pensant que la haine de cet homme était le tout dernier lien qui me rattachait encore à la vie de ceux qui vivaient sur cette côte endormie, à leur temps, à la multiplicité de leurs désirs, de leurs gestes, de leurs paroles qui reprendraient dès le matin. Le visage de Vinner s'estompait, je retournais à cet état de silence et d'oubli qu'un jour, sans pouvoir trouver le mot juste, j'avais appelé l'après-vie et qui était, en fait, ce qui me restait à vivre dans une époque révolue, dans ce passé que je n'avais jamais réussi à quitter… J'étais resté longtemps assis sur le sable, adossé à la coque d'une barque retournée. La nuit au-dessus de la mer formait un écran noir, profond et vivant, pareil à l'obscurité mouvante derrière les paupières closes. La mémoire traçait sur ce fond nocturne des visages d'autrefois, une silhouette égarée dans ces jours en ruine, un regard qui semblait me chercher à travers les années. Toi. Chakh. Toi… Les ombres de cette après-vie n'obéissaient pas au temps. Je voyais ceux que j'avais à peine connus ou ceux qui étaient morts bien avant ma naissance: ce soldat, les lunettes éclaboussées de boue, qui portait sur son dos un blessé, cet autre, étendu dans un champ labouré d'obus, ses lèvres entrouvertes vers lesquelles une infirmière approchait un petit miroir en espérant ou n'espérant pas capter une légère buée de souffle. Je voyais aussi celle qui me parlait de ces soldats, une femme aux cheveux argentés, arrêtée dans l'infini de la steppe et qui me regardait par-delà cette plaine, par-delà le temps, me semblait-il. Un homme aussi, un visage de quartz, un bandeau de pansements sur le front, qui parlait en souriant, narguant la douleur. Chakh marchant dans la foule, dans une avenue londonienne, il venait à notre rendez-vous, ne me voyait pas encore et je le piégeais dans cette solitude. Toi, devant une fenêtre noire qu'éclairait le rougeoiement des incendies dans les rues voisines. Toi, les yeux fermés, allongée à côté de moi dans une nuit de fin de combats et me racontant une journée d'hiver, la forêt muette sous les neiges, une maison qu'on découvrait en traversant un lac gelé. Toi… Je me moque bien dailleurs du danger Avec elle le nu devenait art plastique..