![]() | ||||||
Mature passion
Le nombril des femmes dagents Alors ça, ça me fige! Pour Jeanne, il inventa peut-être les plus beaux moments de sa courte vie. Un soir, il remplit tout le restaurant Prunier, avenue Victor Hugo, de Gitans déguisés en bourgeois qui, au cours de son dîner danniversaire, se levèrent soudain et improvisèrent pour elle une comédie musicale dédiée à sa beauté. Elle pleura. Une autre fois, le Zubial lui offrit la totalité des livres quil aimait, en écrivant brièvement sur les pages de garde ce qui dans ces textes l'avait ému ou blessé. Elle possède ainsi plus de deux mille titres autographiés de sa main; ce travail considérable lui prit plusieurs semaines. Elle pleura également. J'oublie en passant les fleurs qu'il lui fit livrer pendant deux mois trois à quatre fois par jour pour que sa concierge sache bien que dans son immeuble vivait une princesse et non une catin. Cette cour folle ne visait pas à s'approprier Jeanne mais bien à lui donner tout ce que les hommes lui refusaient: tendresse, vénération pour sa noblesse, admiration pour sa féminité solaire. Vandoosler revenait du marché. Faire les courses entrait peu à peu dans ses attributions. Ça ne le gênait pas, bien au contraire. Il aimait traîner dans les rues, regarder les autres, surprendre des bouts de conversation, sy immiscer, s’asseoir sur les bancs, discuter le prix du poisson. Habitudes de flic, réflexesde séducteur, errements de vie. Il sourit. Ce nouveau quartier lui plaisait. La nouvelle baraque aussi. Il avait quitté son ancien logement sans se retourner, satisfait de pouvoir commencer autre chose. L’idée de commencer l’avait toujours beaucoup plus séduit que celle de continuer. Loiseau noir du malheur planait inaperçu, Tu sais ce que ça peut te coûter, ta petite combine ? Dans la poussière. Jouvris ma fenêtre avec des précautions infinies et j’écoutai attentivement si, au milieu du fracas de l’ouragan, je n’entendais pas le signal qui devait m’annoncer la présence du juge d’instruction et de ses acolytes. Encor sil suffisait de quelques hécatombes Juliette regarda Vandoosler. Ses paroles semblaient lavoir sécurisée. Alors elle le regardait, souriante. Marc jeta un coup d’œil à Mathias. La beauté du parrain était vieille, elle avait beaucoup servi, mais elle était encore efficace. Qu’allaient pouvoir faire les traits statiques de Mathias contre une vieille beauté éculée mais opérante ? Paroles: Paul Mistraki Quand jperdais mes billes Le lendemain, en reprenant la route, il pensa quaprès le combat il raconterait à Marelst ce quil avait toujours tu: l'histoire de cette femme enterrée, avec son enfant dans le ventre, une femme sans voix mais qu'il comprenait toujours. Cétait à Paris, dans le XVIIIe arrondissement, au fond dune impasse pavée qui semblait un décor de Trauner. Je furetais dans le hall de l'immeuble lépreux quand soudain j'aperçus une boîte aux lettres sur laquelle était écrit le faux nom du Zubial, celui qu'il avait prêté à tant de ses personnages de fiction: Julien Dandieu! Un instant, cela ne me parut pas réel; pourtant l'étiquette était formelle. Marc lembrassa sur le front. Que la perte des vieux est par- Bouffons, dit Vandoosler..